Lorsque j’ai eu envie d’apprendre la bijouterie, très vite est venue la question du comment .
En Suisse, pour obtenir un CFC de bijoutier, il faut faire un apprentissage de 4 ans et ayant un master universitaire, obtenir une bourse de formation n’était pas possible pour moi. Revenir squatter chez mes parents à 30 ans et perdre mon autonomie ne me semblait clairement pas une option. J’ai donc fouillé Internet à la recherche d’une autre solution plus adaptée à ma situation.
C’est ainsi que j’ai d’abord trouvé une personne qui donnait des cours privés pas très loin de chez moi. Je me suis dit que ce serait un bon moyen de voir si réellement, la bijouterie – ou du moins l’idée que je m’en faisais- me plaisait. J’ai donc pris quelques cours avec cette personne et réalisé mon premier bijou: un bracelet manchette en laiton,
Et bim! J’avais attrapé le virus de la bijouterie! Bien décidée à aller plus loin, j’ai trouvé un artisan joailler dans ma région qui donnait des formations de quelques jours afin d’enseigner les techniques de bases. J’ai donc posé une semaine de vacances au bureau pour aller me former. En une semaine, j’ai pu découvrir quels outils étaient vraiment indispensables pour démarrer et comment les utiliser correctement, en toute sécurité. J’ai ainsi pu apprendre les gestes de base pour faire un travail propre et soigner.
Dans les semaines qui ont suivi, j’ai avec l’aide de mon papa bricolé un petit établi dans un coin de mon salon et passé mes premières commandes de matériel. Grâce à la magie d’Internet, j’ai trouvé l’annonce d’un artisan joailler auvergnat qui partait à la retraite et m’a vendu son moteur à main et quelques autres outils à un prix raisonnable. Ce monsieur sous-traitait des commandes pour des grandes marques de joaillerie de la Place Vendôme et je dois dire que j’aime l’idée que les outils que j’utilise aujourd’hui ont – dans une autre vie – contribué à la création de telles pièces.
Depuis, j’ai déménagé et j’ai la chance d’avoir une pièce chez moi qui est devenue mon atelier. Ma collection d’outils s’est étoffée et je pratique donc à la maison, en autodidacte. Internet regorge d’informations, de forums, vidéos et de cours en ligne extrêmement bien faits qui permettent d’apprendre et développer sa technique. Je fais cela durant mon temps libre. Depuis que je suis maman, ce temps libre a très fortement diminué mais la passion et l’envie sont toujours là et comme le dit le proverbe: “Là où il y a de la volonté, il y a un chemin. “.
Quand je m’assieds derrière mon établi, j’aime créer des pièces, parfois avec une technique que je maîtrise et à ce moment, j’apprécie cette certitude de savoir que je vais réaliser mon bijou tel que je l’imagine. Et parfois, je me lance un défi et pars sur une technique que je ne connais pas, en mode exploratoire. Aucune garantie sur le résultat final mais ce que j’aime, c’est le processus justement! On essaie, on se rate, on recommence, on corrige et on apprend.
Je ne sais pas jusqu’où je pourrai développer ma maîtrise en bijouterie mais ce qui compte au final, ce n’est pas la destination, mais le chemin pour y arriver.